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 Le Dauphiné Libéré - Mars 2000

CONCERT
Changer L'inchangeable

Une gageure ?
Oh que non !
La musique, la musique
de Larue a cet immense privilège, d'un coup
de chanson de peindre
le quotidien de parures
de joie.


Ce soir c'était la panne de flash (le comble en pleine soirée pour un reportage) mais pas la panne d'oreilles Nom de Nom ! Le disque tout récent et la scène se sont valorisés l'un et l'autre, de la finesse à la puissance, toujours avec le coeur d'aimer le monde dans son humaine beauté..
Comme ils ne retiennent pas leur chaleur et leur talent, ne retenons pas nos mots pour faire entendre à ceux qui en doutent encore, que la chanson française regorge de richesses qu'un trop petit nombre d'élus ne laissent pas"audire" et qui pourtant restitueraient à notre culture ouverte et plurielle toutes ses lettres de noblesse. Voilà, c'est dit et c'est assez, quand sous prétexte d'audience d'argent, les talents et les vrais restent sur le bord du chemin!
Ça démarre vite et fort, fort à l'émotion, fort à la communication de passion, de transcendance qui s'échangent. Ils ont cet art de la note et de la lettre qui n'et pas le moindre apanage de la chanson vivante, de la chanson qui vous prend au coin bleu de l'âme,comme un sourire et une larme, comme un jour de soleil et l'odeur d'un jour de pluie. Il y en avait de l'amitié, fragile et parfois éphémère mais à jamais 

Les dates de Larue en 99-2000

indélébile, dans la presque trop petite salle de la Brasserie de l'Europe. Le contact établi d'une étincelle, tout le monde est devenu, instantanément surprenant d'un épatant bruissement de communauté. La chanson venait de déclencher cet étrange phénomène, de réveiller la présence aux uns et aux autres. J.M. Delarue, chante et donne et donne, Philippe Codecco au piano, un sourire d'amour plein la bouille, Japy Lo Pinto chante et donne de la caisse et cymbale avec humour, la baguette plein d'aplomb, et Xavier Carcelès fait de sa basse un battement secret et bondissant. Et les gens parlent et chantent, parlent et se retrouvent, parlent et vivent comme si c'était le moment ou jamais. La magie est décidément au coeur de cette rencontre.

Les paroles des chansons, riches du ton qui les distille, ont le regard des arcs-en-ciel, le tranchant des temps qui passent, les récits des moments ressentis. "Mon ami donne moi la main/Aide moi à traverser la route/Je n'en peux plus de ce chemin/Parsemé de doutes." "Ma princesse a foutu le camp/C'est peut être mieux comme ça/La terre peut s'arrêter de tourner/Je continuerai d'avancer." A n'en pas douter nous avancerons mieux avec eux, la tête frémissante de leurs refrains. Et si d'aventure un producteur de musique s'enhardissait à venir les entendre, plus de monde saurait en profiter.
C'est tout le mal qu'on leur souhaite Bonne route !
Prochaines dates : le 11 mars à Arèche, le 17 mars au festival Chorus des Hauts de Seine, les 6 et 7 avril au Ciel à Grenoble.

Luc MONGE.

 

 

 

 

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