LES CLAMEURS
DE LARUE
    
    Musique. A la croisée des chemins de la
    chanson française et du Rock, les
    grenoblois de LARUE pourraient bien
    rapidement trouver la route du succès.
    

Pas toujours facile de trouver l'équilibre entre un esprit Rock et des textes en Français. Beaucoup se sont cassés les dents en tentant de singer Louise Attaque ou Noir Désir. Le groupe grenoblois LARUE a su développer son style propre, sans succomber aux sirènes de la facilité. A la manière d’un funambule (un des titres de leur prochain album), ils avancent aujourd’hui, pas à pas, sur le fil tendu qui devrait tout naturellement les mener au succès. Qu’ils méritent amplement. Musiciens d’expérience, ces quatre- là ont refusé d’être considérés comme de vieux briscards qui regardent les années défiler sans rien avoir à dire. Ils ont non seulement choisi de faire la musique à laquelle ils croyaient, mais aussi de s’en donner pleinement les moyens. Sans faire de concession. La seule manière en fait de se faire sa place au firmament.

 A L’EQUILIBRE

Le Ciel, justement, ils l’ont quitté il n’y a pas si longtemps, le temps d’une résidence paradisiaque à l’Atelier à spectacle à Vernouillet, en région parisienne. Une vrai résidence d’artiste, de novembre à fin janvier, à la manière de ce qui se fait en théâtre ou en danse. Avec tout ce que ça comporte comme soutien logistique, artistique et financier, un cadre idéal et inhabituel pour des musiciens qui leur a permis de rôder de nouvelles compos et d’asseoir encore plus leur statut de valeur montante de la scène rock française. Il y a quelques années pourtant, imaginer qu’il naîtrait quelque chose d’aussi solide de la rencontre entre Philippe Codecco (piano) et Jean-Michel Rindone (guitare et chant) n’était pas si évident. Deux univers (La Strada et Delarue), que tout opposait ou presque. Et pourtant. Plutôt que se crêper le chignon, ils avaient décidé de se remettre en question. Et en danger Transformés en coiffeur d’âmes, ils n’allaient sûrement pas faire de la musique dans le sens du poil. Aujourd’hui que le style LARUE est arrivé à maturation, on leur donne raison. Des textes écrits sur le vif, jetés comme ils viennent.. La rage ou la mélancolie, I’amertume ou le désespoir.., ils l’ont dans le ventre. Coups de loupes sur des tranches de vie, les chansons de LARUE sont autant de coups de tête aux idées reçues. La mélodie elle, suit à l’unisson, épouse le mal- être ou amplifie la révolte. «Peut-être qu’un jour ?» Oui, assurément.
    
                                                            Hugo Gaspard